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mardi 16 avril 2024

Felicità (Serena Giulinao)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Robert Laffont (7 mars 2024)

208 pages

ISBN-10:2221272323

ISBN-13:978-2221272329

Genre: Contemporain

Lu le: 9 Mars 2024

Ma note: 16/20 





Résumé/4ème de couverture:


Valentina organise des mariages sur le lac de Côme… Pour le meilleur et pour le pire.

Valentina organise des mariages sur le lac de Côme. Elle adore son métier. D’autant qu’elle peut compter sur une équipe en or. (Et aussi sur Totò, son fidèle teckel nain.)

Sauf que, depuis peu, sa team fait bien plus que l’assister : elle la maintient debout. Car Vale ne se remet pas du départ d’Azzurra, sa meilleure amie. Elle ne trouve du réconfort qu’auprès de Bianca, sa filleule d’un an.

Il faut pourtant continuer d’avancer : des couples lui ont confié l’orchestration du plus beau jour de leur vie – et cette mission est parfois pimentée de surprises…

Mon avis:

        Même si "Felicità" ne détrônera pas "Luna" en pole position de mon livre préféré de l'autrice, ce fut tout de même une très bonne lecture, qui souffle un joli vent d'air frais et printanier et dont les thèmes du deuil mais surtout de l'amitié m'ont beaucoup plu. Le voyage en Italie est toujours aussi dépaysant avec l'autrice, tant elle retranscrit tout à merveille avec cette impression de vivre vraiment la dolce vita. Je trouve toujours dommage d'avoir des livres aussi courts, car je pense qu'il y a matière à développer certaines choses et pour ce livre, je trouve dommage que la fin soit tout de même assez expéditive. On reste un peu sur notre faim avec cette très belle histoire, douce et touchante.

Points de vue/Critiques:

        Valentina est une jeune entrepreneuse qui est à la tête de son entreprise d'organisation de mariages. Et c'est pas ces mariages que va se construire le roman, puisque les trois parties du livre vont correspondre chacune à un mariage que l'on va suivre. Et dans ce genre d'évènements, on en voit de toutes les couleurs! Ces missions sont en effet bien souvent pimentées, pleines de surprises et promettent des situations joliment cocasses. C'est par cet univers des mariages que la touche d'humour et de légèreté sera apportée au récit. 

        Car le véritable sujet de ce roman c'est la deuil amical. Valentina a en effet perdu sa meilleure dans un accident en laissant derrière elle un mari et une petite fille, Bianca, dont Valentina est la marraine. On va donc suivre l'évolution de ces personnages dans leur vie, à reconstruire, à redéfinir, après la disparition d'Azzura. Si les mariages qui constituent le fond de l'histoire n'ont finalement pas de véritables liens et d'impact sur l'histoire propre de Valentina, ils montrent aussi qu'ils permettent à Valentina de se relever et d'avancer petit à petit même si cela lui est extrêmement difficile et si sa douleur est en totale contradiction avec le bonheur que peuvent vivent les mariés. Valentina est vraiment démunie et en détresse suite aux décès de sa meilleure amie, sa confidente, son âme sœur et son pilier. Elle va ainsi se confier à travers des mails qu'elle écrit à sa filleule afin que celle-ci puisse connaître sa mère, à travers les yeux de Valentina, lorsqu'elle sera plus grande. Cette idée et les contenus de ces mails sont véritablement l'atout majeur de ce roman et vous touchent au plus profond. 

        L'autrice réussit parfaitement à mettre des mots sur ce deuil amical et Valentina est exemplaire. Si sa peine est palpable et sera toujours présente en elle, elle trouve les ressources nécessaires pour continuer à vivre, faire vivre Azzura et pour prendre soin du mari et de la fille d'Azzura. Dans son parcours de résilience, on retrouve des petites touches de mystères qui trouveront leur éclaircissement en fin d'ouvrage. Mais entre ces révélations et le devenir de Valentina avec la famille d'Azzura, il y a clairement un goût d'inachevé avec un final trop vite expédié, qui nous laisse clairement sur notre faim. Dommage que l'autrice n'est pas plus développé et pris le temps d'étoffer cette fin.

En bref:

        "Felicità" souffle de nouveau un joli vent d'air frais et printanier puisque le voyage en Italie est vraiment facile et dépaysant tant l'autrice retranscrit à merveille cette douce impression de vivre la dolce vita. Organisatrice de mariages, Valentina nous entraine dans ces évènements hauts en couleurs, souvent pimentés et pleins de surprises. C'est par cet univers des mariages que la touche d'humour et de légèreté sera apportée au récit. Mais ils ne constituent qu'une toile de fond puisque le véritable sujet de ce roman c'est la deuil amical. En perdant sa meilleure amie, sa confidente et son pilier qui a laissé derrière elle mari et enfant, Valentina va devoir se reconstruire, se relever et avance petit à petit tout en prenant soin de la famille de sa meilleure amie. Les mails qu'elle écrit pour faire perdurer la mémoire de son amie et afin que sa filleule puisse connaître sa mère sont véritablement l'atout majeur de ce roman et vous touchent au plus profond. L'autrice réussit parfaitement à mettre des mots sur ce deuil amical. Dans son parcours de résilience, on retrouve des petites touches de mystères qui trouveront leur éclaircissement en fin d'ouvrage. Mais entre ces révélations et le devenir de Valentina avec la famille d'Azzura, il y a clairement un goût d'inachevé avec un final trop vite expédié, qui nous laisse clairement sur notre faim. Dans une forme douce et fluide, Serena Giuliano nous offre une très belle histoire avec un sujet fort tout en ayant cette bonne dose d'humour et de légèreté.

Papi Mariole (Benoît Philippon)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (28 février 2024)

368 pages

ISBN-10:2226489924

ISBN-13:978-2226489920

Genre: Policier

Lu le: 6 Mars 2024

Ma note: 15/20 





Résumé/4ème de couverture:


« Accrochez-vous à vos bretelles, ça va valser. »

« Bon sang de bon soir, mais qu'est-ce que je fous là ? »

À l'entrée du périph, un vieux monsieur, peignoir en velours et chaussons en peluche effilochés, se répète inlassablement cette question. Échappé de son Ehpad, Mariole, tueur à gages, ne se souvient plus de rien, sauf d'une chose : il lui reste une mission à accomplir. Seul problème, il ne sait plus laquelle.

Mathilde, elle, se bourre d'anxiolytiques pour oublier. Victime de revenge porn, jetée en pâture sur les réseaux sociaux, elle se dit que le plus simple est peut-être d'en finir... à moins de faire équipe avec le vieil amnésique venu à sa rescousse : en l'aidant à retrouver la mémoire, Mathilde pourrait se payer une revanche en or.

Mon avis:

        Après l'énorme coup de cœur pour "Mamie Luger", j'étais très impatience de découvrir "Papi Mariole" dont tout nous rappelle Mamie Luger, mais en version masculine. Néanmoins, aucun lien n'existe entre les deux livres et les deux personnages, sinon que l'on retrouve un peu le même univers loufoque et drôle de l'auteur à travers ses personnages atypiques qui vont à contre-courant. Si Papi Mariole tient le haut de l'affiche et de la couverture, c'est aussi davantage le personnage de Mathilde que l'on va véritablement suivre dans ce road-trip virevoltant. Si je n'ai pas vraiment accroché au ton humoristique de l'auteur et si certaines scènes aux thématiques trop répétitives et pas forcément nécessaires, j'ai tout de même passé un bon moment de lecture avec ce Papi Mariole qui va à toute berzingue.

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Sous ses airs et ses traits de Jean Rochefort, nous découvrons Papi Mariole, dont je n'ai pas eu de difficultés à imaginer. Sous ses airs de gentil papi, Mariole est surtout un ancien tueur à gage et étant atteint d'Alzheimer, ces trous de mémoire sont très fréquents et sa partenaire doit sans cesse lui réexpliquer leur aventure rocambolesque. Si j'ai aimé que l'auteur trouve une façon pour que Papi Mariole puisse se rappeler des évènements, sans que le lecteur soit obligé d'assister à des répétitions, je n'ai pas trouvé beaucoup d'humour à cet aspect. Je comprends et j'ai identifié tout les traits et les situations d'humour disséminées tout le long du roman, mais je dois avouer que j'en suis restée assez hermétique, ce qui n'a aucunement gâché mon plaisir de lecture. 

            Si le road trip entreprit par Papi Mariole est de terminer sa dernière mission et honorer un dernier contrat, c'est finalement par le personnage de Mathilde que se place finalement le plus gros de l'aventure. J'ai trouvé que l'objectif de Papi Mariole n'était pas central et que c'était Mathilde le personnage principal de l'histoire. J'ai ressenti beaucoup d'affection pour la jeune femme, puisqu'elle nous serre le cœur une bonne partie du récit et qu'il est très réjouissant de la voir se transformer pour prendre une revanche en bonne et due forme. Avec ce duo improbable, on s'attache à ce fabuleux binôme et l'on ne s'ennuie pas une seule seconde avec eux. On ne peut pas deviner ce qu'ils souhaitent entreprendre et nous entrainent dans tout un tas d'aventures plus rocambolesques les unes que les autres. 

           L'histoire nous entraine dans les tréfonds malsaine de notre société, notamment en terme de consumérisme dans le domaine de la pornographie. L'auteur dénonce parfaitement toute l'industrie autour du porno et toutes les conséquences que cela peut engendrer sur la société et en terme d'individualité. Néanmoins, j'ai trouvé que les scènes de sexe étaient trop nombreuses, parfois trop trash et pas toujours nécessaires. J'ai ainsi eu l'impression de naviguer davantage dans la recherche de vengeance de Mathilde que la recherche de la dernière cible à abattre de Mariole. Heureusement l'humour et les valeurs humaines sous-jacentes que l'on comprend parfaitement permettent d'alléger ces instants trashs et directs.

En bref:

        Dans "Papi Mariole", on retrouve l'univers loufoque et drôle de l'auteur à travers ses personnages atypiques qui vont à contre-courant, avec Mariole qui n'est pas sans rappeler Mamie Luger, même s'il y a aucun lien. Avec ses problèmes de mémoire dû à Alzheimer, Mariole est un personnage truculent qui apportent un tom humoristique indéniable au roman, même si je dois avouer que j'en suis restée assez hermétique, ce qui n'a aucunement gâché mon plaisir de lecture. Mais ce livre c'est une histoire à deux personnages principaux aux trajectoires divergentes et qui vont finir par se rejoindre. C'est ainsi que Mathilde va compléter ce duo, aussi improbable qu'attachant. Chacun aura une mission à accomplir et ils nous entrainent dans un road trip d'aventures fait de situations plus rocambolesques les unes que les autres. L'histoire nous entraine dans les tréfonds malsaine de notre société, notamment en terme de consumérisme dans le domaine de la pornographie. Et si j'ai trouvé que certaines scènes étaient étaient trop nombreuses, parfois trop trash et pas toujours nécessaires, l'humour et les valeurs humaines sous-jacentes permettent d'alléger ces instants trashs et directs.

L'influenceur (Patrick Bauwen)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (28 février 2024)

332 pages

ISBN-10:2226470468

ISBN-13:978-2226470461

Genre: Thriller

Lu le: 4 Mars 2024

Ma note: 16/20 






Résumé/4ème de couverture:


On lui avait promis la célébrité... Elle va découvrir la peur.

Lisa, assistante médicale et chroniqueuse littéraire à ses heures perdues, sera bientôt la star des réseaux sociaux. À condition de faire exactement ce qu'on lui demande.

Ascension fulgurante ou engrenage mortel ?

De Paris à Dubaï, un suspense implacable dans l'univers des influenceurs, ses illusions et ses ténèbres.

Après les dérives de la télé-réalité dans L'Œil de Caine, prix Polar du Livre de Poche, Patrick Bauwen révèle crument l'envers du décor des réseaux sociaux.

Une plongée au cœur de la manipulation.

Mon avis:

        Cela faisait un bon moment que j'avais envie de découvrir Patrick Bauwen, et ce tout nouveau livre qui parle du monde des réseaux sociaux et de l'influence est arrivé à point nommé. Faisant partie des gros comptes de Bookstragram, j'avais un peu peur de comment l'auteur allait traiter ce sujet moderne mais il a tapé dans le mille avec ce thriller moderne. En effet, à travers la vie de Lisa, l'écrivain a fait preuve d'un regard intelligent sur ces nouveaux métiers, sur leur dangerosité mais aussi sur leurs bons côtés, sans jamais rien juger. Il nous questionne sur notre utilisation et notre consommation des réseaux sociaux, mais seul le lecteur en tire ses propres conclusions. Même si j'aurais aimé plus de noirceur, c'est une très bonne lecture qui nous permet de nous immerger dans un monde que tout le monde connaît de près ou de loin.

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

         Le roman place son intrigue dans l'univers des réseaux sociaux et va décortiquer toute cette machinerie, que l'on soir devant la caméra ou derrière en train de tirer les ficelles. Le premier pan va être mis en lumière avec le personnage de Lisa, qui est une jeune assistante médicale qui aime parler de ses lectures sur Instagram à travers son petit compte, pour se divertir. C'est une héroïne lambda et authentique qui ne cherche pas du tout la gloire ni augmenter son nombre d'abonnés à tout prix. Son seul but est de parler et de partager ses lectures et sa passion et c'est déjà un aspect de base que j'ai beaucoup apprécié. L'auteur ne met ainsi pas directement les pieds dans le plat avec une influenceuse fausse et carriériste qui aurait tout de suite véhiculé une image négative des réseaux sociaux. Néanmoins, il existe tout de même une partie immergée et cachée de cet iceberg. Cette partie va être véhiculée par Hazel Caine, qui est à la tête d'une agence de marketing pour promouvoir les influenceurs. 

        Le but d'Hazel est de créer le buzz par tous les moyens à travers des idées aussi ingénieuses que machiavéliques. Elle est l'archétype de la personne qui se trouve sur le vernis glacé des réseaux sociaux, qui a de solides motivations souterraines et des intentions bien moins honorables que le partage d'une passion. Et parce que Lisa rêve de changer de vie et surtout d'avoir une vie un tant soit peu décente, elle va devenir un véritable instrument de marketing formaté et conditionné pour faire paraître le beau auprès de tout. Totalement naïve, elle va devenir un véritable pantin et une star d'Instagram. C'est ainsi que l'on va découvrir ces coulisses à travers des mensonges, des manipulations, des faux-semblants, des stratégies et des statistiques pour avoir toujours plus de followers et de visibilité, donc d'influence... L'auteur pose un regard vraiment intelligent sur ce nouveau métier d'influenceur car il fait la part des choses entre les personnes qui restent authentiques et celles qui sont sans scrupules et dont l'intérêt premier est le business. 

        Le personnage de Lisa reste touchant tout le long du roman puisque la jeune femme est véritablement prise dans un engrenage et qu'il comporte certains avantages, celui notamment d'avoir de l'argent donc être à l'abri du besoin, même momentané, et avoir un toit et de la nourriture... Et on ne l'envie finalement pas, car au fur et à mesure que son ascension est fulgurante, c'est aussi toute sa vie privée qui vole en éclats. L'auteur montre alors aussi toute la dangerosité de trop donner sur les plateformes, de montrer toute sa vie et de donner des détails de son intimité. Mais quoiqu'il en soit, le sujet des réseaux sociaux et du monde de l'influence est très bien traité, les différentes facettes sont abordées mais toujours sans émettre le moindre jugement. C'est finalement le lecteur qui choisit de faire ses propres déductions. L'intrigue en elle-même tient parfaitement la route et un certain suspense est présent tout le long du roman. je pense qu'il y avait moyen pour Patrick Bauwen d'aller plus loin dans la noirceur et j'aurais aimé que cet aspect soit beaucoup plus accentué. 

En bref:

        "L'influenceur" est un très bon thriller moderne, dans lequel l'auteur place son intrigue dans l'univers des réseaux sociaux en décortiquant avec brio toute cette machinerie. Avec Lisa, une jeune femme simple et authentique qui aime partager ses lectures sur son compte Instagram et Hazel qui cherche à créer le buzz et exploiter les influenceurs à travers des idées aussi ingénieuses que machiavéliques, ce sont les deux parties de l'iceberg qui sont montrées. Si la gloire et le succès sont immédiats et vertigineux du point de vue de l'ascension sociale, la descente aux enfers du point de vue de la vie privée est tout aussi rapide et conséquente avec une dangerosité qui est loin d'être fortuite... L'intrigue est ainsi très bien ficelé avec un certain suspense est présent tout le long du roman. L'auteur pose ainsi un regard vraiment intelligent sur ces nouveaux métiers car il fait la part des choses entre les personnes qui restent authentiques et celles qui sont sans scrupules et il met en avant aussi bien leur dangerosité que leurs bons côtés et cela, sans jamais rien juger. Seul le lecteur tire ses propres conclusions et se questionne sur son utilisation et sur sa  consommation des réseaux sociaux. Même si j'aurais aimé plus de noirceur, c'est une très bonne lecture qui nous permet de nous immerger dans un monde que tout le monde connaît de près ou de loin.

lundi 8 avril 2024

Les cœurs silencieux (Sophie Tal Men)





Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Albin Michel (28 février 2024)

320 pages

ISBN-10:2226490167

ISBN-13:978-2226490162

Genre: Contemporain

Lu le: 1er Mars 2024

Ma note: 16/20 




Résumé/4ème de couverture:


Après avoir perdu la parole suite à un AVC, Pedro réalise qu'il a encore beaucoup de choses à dire, d'excuses à présenter et de secrets à révéler. Il se demande comment renouer avec ses fils, qu'il a perdu de vue depuis longtemps. Avec l'aide de Sarah, la fille de sa seconde épouse qui lui propose d'être sa voix, tous deux partent à la rencontre de ses proches.

Mon avis:

        Pour ce neuvième roman, Sophie Tal Men nous offre un très beau livre qui a su me parler et me toucher. Il s'agit d'une belle histoire d'amour et de famille dont chaque thématique, pourtant très courante, a sa petite touche d'originalité. C'est un roman qui nous fait voyager entre la Bretagne et le Portugal et ces voyages associés au fait que l'on sort quand même plus du cadre hospitalier et des personnages que l'on a rencontrés précédemment, ont fait en sorte que j'ai beaucoup plus apprécié cette lecture, qui a résonné en moi. L'histoire est tantôt difficile, triste et tantôt plus drôle et légère. On n'est jamais dans le pathos mais continuellement dans la sensibilité qui m'a touché tout le long de ma lecture.

Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Cette nouvelle histoire est une fois de plus très humaine qui regorgent d'émotions et de sincérité. Il va être tout d'abord question d'amour dans ce roman avec l'amour paternel, maternel, filial ou encore envahissant, maladroit, timide ou hésitant. Et c'est notamment à travers le personnage de Pedro que j'ai ressenti beaucoup d'émotions et pour lequel j'ai été particulièrement sensible. Pedro est le genre d'homme élevé à la manière où il ne faut pas montrer ses émotions quand on est un homme et peu enclin et habitué à dévoiler ses sentiments. Si le fond est bien présent, la forme est très tarie. Ainsi avec son fils, il y a eu bon nombre d'erreurs, de malentendus et de non-dits qu'il n'a jamais osé éclaircir. Et l'on devine aisément à quel point il est conscient de n'avoir pas réussi à construire une relation digne avec son fils puisqu'il va essayer d'apprendre de ses erreurs avec sa belle-fille Sarah, qui contrairement à son fils, voit en lui un véritable père, aimant et présent dans sa vie. J'ai beaucoup aimé ce contraste de la paternité et Pedro est un personnage qui m'a beaucoup touché. 

        A travers lui, c'est aussi la question du pardon qui se pose. En étant au pied du mur, Pedro n'a d'autres choix que de reconnaître ses erreurs, essayer de tendre la main pour recoller les morceaux et faire un pas vers l'autre malgré toute la fierté personnelle que l'on peut ressentir. Si Pedro initie clairement cet élan de réconciliation avec son fils, celui-ci est beaucoup plus réticent et je l'ai trouvé un peu dur, notamment suivant les circonstances. Si l'autrice nous parle du poids de ces regrets, de la difficulté à pardonner et de cette volonté de réparer avant qu'il ne soit trop tard avec une certaine douceur et bienveillance, c'est au travers le personnage de Sarah que beaucoup d'humanité et de positivité passe. Sarah est une sorte d'ange gardien pour les personnes qui l'a côtoie. Elle prend le temps d'écouter, elle conseille, elle fait tout ce qu'elle peut pour résoudre des problèmes en se donnant corps et âme. Elle n'est jamais dans le jugement envers les personnes qu'elle rencontre, sauf parfois envers elle-même. C'est un personnage attachant et plein de douceur.

En bref:

        Pour ce nouveau roman, Sophie Tal Men nous offre une histoire très humaine qui regorge d'émotions et de sincérité. En nous faisant voyager entre la Bretagne et le Portugal et en s'éloignant un peu plus du cadre hospitalier et des personnages que l'on a rencontrés précédemment, j'ai pleinement apprécié cette histoire tantôt difficile, triste et tantôt plus drôle et légère. Il va tout d'abord être question d'amour dans ce roman avec le personnage de Pedro que j'ai particulièrement aimé et qui va illustrer l'impact des choix, les conséquences des non-dits et la volonté de réparer avant qu'il ne soit trop tard. Avec son fils Tomas, c'est aussi la question du pardon qui se pose avec le fait d'essayer de tendre la main pour recoller les morceaux et de faire un pas vers l'autre malgré toute la fierté personnelle que l'on peut ressentir. Ces thématiques et cette histoire sont abordées avec beaucoup de douceur et de bienveillance grâce au personnage attachant et sensible de Sarah. Ce roman est une très jolie bulle d'humanité pleine de sensibilité qui m'a touché tout le long de ma lecture.

La lignée (Aurélie Valognes)




Nationalité de l’auteur: Française

Éditions Fayard (28 février 2024)

360 pages

ISBN-10:2213720568

ISBN-13:978-2213720562

Genre: Contemporain

Lu le: 28 Février 2024

Ma note: 16/20 






Résumé/4ème de couverture:


Louise et Madeleine. Deux écrivaines, deux générations. L'une écrit pour fuguer, l'autre fugue pour écrire. L'une débute dans l'écriture, l'autre n'écrit plus.

À travers une correspondance intime, elles partagent leurs doutes face à la création et à leurs vies de femmes artistes, d'épouses et de mères. Être prête à décevoir, à déplaire, à oser dire ce que l'on pense et à faire ce qui doit être fait pour devenir – au-delà des injonctions, de la culpabilité, des injustices sociales et de genre – la personne que l'on devait être.

Une ode à la transmission, à la nature et à la liberté qui pose la question brûlante : quand on a pris certains chemins dans la vie – travail, mariage, enfants –, a-t-on encore le droit d'être soi ?

À travers cette amitié épistolaire, qui nous plonge dans les abîmes de la création et dans la solitude de la vie d'écrivain, Aurélie Valognes nous livre son roman le plus intime.

Mon avis:

        Depuis quelques années déjà, Aurélie Valognes s'éloigne du registre contemporain et plutôt feel-good avec lesquels on l'a connu à ses débuts, pour s'orienter vers des récits plus personnels et intimistes. Je dois avouer que je préfère de loin ses premiers romans, n'arrivant pas à être touchée et embarquée dans ses nouvelles histoires. "La lignée" fait clairement parti de ces romans presque autobiographique de l'autrice et j'ai passé un très bon moment, notamment grâce à ce format épistolaire qui créer un rythme effréné et qui est très attractif. Sans que cela soit clairement stipulé, on ne peut qu'imaginer l'autrice derrière le personnage de Louise. Il s'agit donc d'un nouveau très intimiste dans lequel la place de la femme en général tient toute sa place avec de nombreuses interrogations sur les différentes facettes que peut porter une femme, un aspect que j'ai beaucoup aimé.

Merci aux éditions Fayard pour l'envoi de ce livre!

Points de vue/Critiques:

        Ce roman va être intégralement construit sur un plan épistolaire, avec des échanges de lettres entre Louise, notre personnage principal et Madeline, une écrivaine reconnu et dont est fan Louise qui se lance dans l'écriture d'une lettre une première fois pour lui demander des conseils sur ses débuts d'écrivaine. Une correspondance régulière va ainsi s'installer entre les deux femmes, qui vont apprendre à se connaître à travers leurs lettres, s'épauler, s'aider et se soutenir, sans jamais se rencontrer. Même si le principe de cet échange de lettres fait en sorte de retrouver équitablement les deux femmes, j'ai trouvé que Madeleine restait finalement plus en retrait. Cette femme d'un certain âge fait preuve d'une grande maturité et d'une grande sagesse. J'ai aimé son tempérament et son caractère calme et apaisant avec des lettres où se retranscrivent la douceur.

        Louise est finalement le personnage phare de ce roman. Au début du roman, elle incarne n'importe quelle autre femme, épouse puis mère de famille, qui est prise par un travail haletant et qui se rêve faire carrière dans le rôle d'écrivaine. C'est le début de la correspondance avec Madeleine, qui va lui permettre d'évoluer et surtout d'opérer un radical changement de vie. Sous les conseils et les encouragements de Madelaine, Louise se lance en tant qu'autrice et c'est toutes les réflexions sur ce changement de vie et sur ces conséquences que l'on va aborder dans les échanges de lettres à travers ce roman. Il va ainsi être question de tout ce qui tourne autour de ce métier d'écrivain, avec les relations avec la maison d'éditions,  l'inspiration, le moment d'écrire qui est souvent bien solitaire, l'attente des retours à la parution d'un livre, les journalistes, les dédicaces, les salons ou encore les rencontres avec les lecteurs. Mais ce n'est pas seulement le rôle de l'autrice qui va être décrypter, car Louise est aussi une femme, une mère et une épouse. Et ce sont aussi ces nombreuses autres facettes qui vont être décortiquées et analysées en fonction et en complément de ce métier d'écrivaine. Et c'est particulièrement cet aspect que j'ai beaucoup aimé dans ce roman, où comme un dé lancé, c'est à l'ensemble des différentes faces que l'on s'intéresse successivement. 

        Il est vrai que l'on a souvent envie de secouer Louise qui n'est pas de nature optimiste et qui ne suit pas forcément les conseils de Madeleine. Mais ses phases de doutes et de désespoir sont parfaitement compréhensible et il est indéniable qu'elle est honnête avec elle-même sur toute la ligne. Si j'ai beaucoup aimé les réflexions sur les différentes facettes que composent une femme, il est vrai que je n'ai pas ressenti énormément d'émotions. Ce roman ne m'a pas particulièrement touchée, mais j'ai passé un bon moment de lecture, personnel et intime, avec ces deux femmes et l'autrice. 

En bref:

        Dans ce nouveau roman, Aurélie Valognes signe une nouvelle fois un roman très personnel et intimiste dans lequel on va pouvoir l'identifier au personnage de Louise, une jeune femme qui va entreprendre une correspondance régulière et durant de nombreuses années avec Madeleine, une écrivaine aguerrie. A travers ces lettres c'est toute la transformation de Louise que l'on va suivre où Madeleine agit comme une psy lui prodiguant sans cesses des conseils  et des encouragements. J'ai beaucoup aimé la sagesse et la maturité de Madeleine retranscrites dans des lettres douces et apaisantes. Si l'on a parfois envie de secouer Louise qui est pétri de doutes et de désespoir compréhensibles, tout les aspects qui tournent autour de ce métier d'écrivain vont être analysés. Mais puisque Louise n'est pas qu'une écrivaine, mais aussi une femme, une mère et une épouse, c'est également toutes ces nombreuses autres facettes qui vont être décryptées. J'ai particulièrement aimé l'intérêt porté aux différentes casquettes portées par Louise. Néanmoins, je n'ai pas ressenti énormément d'émotions. Ce roman ne m'a pas particulièrement touchée, mais j'ai passé un bon moment de lecture, personnel et intime, avec ces deux femmes et l'autrice.